Le "green computing" peut-il nous aider à faire face au problème des données noires

Données noires et informatique verte : un enjeu crucial pour la durabilité numérique

Dans le contexte actuel de l'explosion des données numériques, deux concepts émergent comme essentiels pour aborder les défis environnementaux liés à la technologie : les données noires et l'informatique verte. Les données noires, ou "dark data", désignent les informations qui sont stockées mais jamais consultées, représentant une part significative des données numériques accumulées. Ces données, souvent inutilisées, consomment des ressources considérables en matière de stockage et d'énergie, contribuant ainsi à un problème environnemental invisible mais préoccupant.

D'autre part, l'informatique verte, ou "green computing", se concentre sur la conception, l'utilisation et l'élimination des technologies de manière durable. Elle vise à réduire l'impact environnemental des technologies de l'information en améliorant l'efficacité énergétique et en minimisant les déchets. En intégrant ces deux concepts, il devient possible de mieux comprendre comment la gestion des données peut contribuer à un avenir technologique plus durable, tout en répondant aux besoins croissants de stockage et de traitement des informations.

Dans un article de Dr Erivelton Nepomuceno, il est souligné que les données numériques inutilisées représentent un problème invisible mais significatif, consommant d'importantes quantités d'énergie et de ressources. Alors que la photographie est devenue une activité quotidienne grâce aux smartphones, la facilité de capturer des moments a conduit à une accumulation massive de photos et de vidéos, dont beaucoup restent inaccessibles et inutilisées.

Contrairement aux déchets plastiques visibles, les données inutilisées dans le cloud posent un défi environnemental majeur. Environ 10 % de la facture d'électricité d'un centre de données provient du stockage sur disque dur, représentant environ 20 TWh par an, soit l'équivalent de la production électrique d'Islande ou de la Tunisie. Les chercheurs classifient les données en trois catégories : les données critiques pour les affaires, les données obsolètes et les "données sombres", qui sont des données sauvegardées mais jamais consultées.

Le stockage d'un téraoctet de données dans le cloud génère environ 10 kg de CO₂ par an, ce qui équivaut à parcourir 50 km en voiture. Le secteur technologique dans son ensemble représente environ 1,8 % à 2,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec les centres de données contribuant à environ 100 millions de tonnes de CO₂ par an.

L'informatique verte offre une approche proactive pour réduire ces impacts environnementaux en mettant l'accent sur l'optimisation des logiciels, la gestion des centres de données et l'amélioration des pratiques de stockage. Des entreprises comme Nvidia et IBM s'engagent dans des initiatives d'informatique verte pour réduire les émissions de carbone. Les individus peuvent également contribuer à la durabilité technologique par des actions simples, comme utiliser des modes d'économie d'énergie et choisir des appareils écoénergétiques.

Enfin, l'article souligne l'importance d'un engagement sociétal large pour équilibrer la croissance numérique et la durabilité environnementale. Les recherches de Dr Vitor Castro mettent en évidence la nécessité d'une approche axée sur la durabilité des données dans tous les secteurs, afin de créer un écosystème numérique plus vert et décarboné. En intégrant ces concepts, il devient clair que chacun a un rôle à jouer dans la transition vers un avenir technologique durable.

Le "green computing" peut-il nous aider à faire face au problème des données noires
Jules PILLOT 19 février 2025
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